Professeur Denis Vivien
Le Prix Danièle Hermann 2023 d’un montant de 30 000 euros a été attribué au Professeur Denis Vivien.
Denis Vivien est Professeur et Praticien Hospitalier en Biologie Cellulaire au CHU de Caen Normandie, Directeur de l’Institut Blood and Brain @ Caen-Normandie, Directeur de recherche Inserm « Physiopathologie et Imagerie des Troubles Neurologiques » où il encadre une importante équipe de 145 personnes.
Détail du projet de recherche :
Denis Vivien est reconnu comme un grand spécialiste de la recherche sur les accidents vasculaires cérébraux tant en France qu’à l’international.
Les accidents vasculaires cérébraux (AVC) représentent un fléau social et économique pour une large majorité des pays à travers le monde avec une incidence qui suit directement le vieillissement de la population. Même si l’âge est un facteur de risque des AVC, les personnes touchées sont de plus en plus jeunes, notamment en raison des changements de mode de vie.
On estime qu’une personne/6 aura un AVC dans sa vie à partir de 2030 dans les pays occidentaux, avec environ 150.000 nouveaux cas par an en France et une proportion plus large d’AVC chez les femmes.
Les AVC sont de deux types, ischémiques (~80 %) et hémorragiques (~20 %). Ils sont associés à des thromboses microvasculaires, qui dans les deux cas aggravent le pronostic des patients. Les Microthrombi (caillots sanguins à l’origine des AVC) sont donc particulièrement préoccupants pour les survivants d’AVC souffrant de séquelles permanentes et représentent un coût humain, social et économique important.
Pour mieux prendre en charge et mieux traiter les patients atteints par un AVC, il convient de mieux diagnostiquer. C’est l’objectif des travaux de recherche du Professeur Denis Vivien qui visent à visualiser les caillots sanguins intracérébraux par des outils d’imagerie in vivo (IRM moléculaire) mais aussi à cibler de nouvelles thérapies au lieu même où se forment ces caillots sanguins à l’origine des AVC ischémiques.
L’identification et le ciblage de ces caillots sanguins intracérébraux, permettront d’améliorer la prise en charge des patients et l’efficacité des traitements actuels afin d’assurer une meilleure oxygénation du cerveau en souffrance et ainsi limiter les séquelles consécutives à un AVC.
La parole au Professeur Denis Vivien
Pouvez-nous dire quelques mots sur les projets de recherche cardio-vasculaire dont vous êtes fier ?
Mon laboratoire est un groupe leader dans le domaine de l’AVC expérimental et de la coordination d’essais cliniques. Mes recherches au cours des 15 dernières années ont révélé le rôle inattendu de l’activateur tissulaire du plasminogène (tPA) sur la signalisation des récepteurs glutamatergiques du N-méthyl-D-aspartate (NMDA). Initialement connu pour être produit par les cellules endothéliales, le tPA joue un rôle majeur dans le contrôle de la fibrinolyse pour laquelle il est aujourd’hui le traitement de référence des thromboses et plus particulièrement des accidents vasculaires cérébraux ischémiques.
Avoir découvert les fonctions tout à fait inattendues du tPA au sein du système nerveux central en lien avec la neurotransmission glutamatergique, aujourd’hui reconnues au niveau international, sont des projets dont je suis fier. Je continue à travailler sur le sujet avec des études cliniques associées et deux médicaments (brevets et startups) en phase d’être très prochainement testés chez l’homme, avec des applications pour les AVC mais aussi plus larges comme pour la sclérose en plaques ou la maladie de parkinson.
En quoi ce prix sera-t-il utile à vos recherches ?
Mon projet de recherche actuel, soutenu par le Prix Danièle Hermann, a pour objectif la mise au point d’un outil d’imagerie IRM in vivo (c’est-à-dire non invasif et utilisable chez l’homme) permettant de visualiser les caillots sanguins intracérébraux à l’origine des AVC. Le financement du prix Danièle Hermann va venir soutenir notre effort de recherche dans ce sens et plus particulièrement soutenir des approches permettant le transfert de nos données pré-cliniques vers la clinique.
Quelles sont selon vous les grandes avancées à initier concernant la recherche scientifique sur les AVC ?
Mieux diagnostiquer et pronostiquer les origines et les conséquences des AVC pour évoluer vers une médecine personnalisée, pour une meilleure prise en charge.
S’inspirer plus largement des travaux dans les domaines de l’hémostase et des pathologies cardiaques, pour une thérapie plus large et plus personnalisée des patients. Aujourd’hui, moins de 30% des patients ont un bénéfice neurologique de leur prise en charge, les techniques d’imagerie cérébrale se doivent d’améliorer cela.
Une meilleure connaissance de la physiopathologie de la maladie, en passant par des modèles expérimentaux est aussi nécessaire, sans oublier des interactions fortes entre pré-cliniciens et cliniciens.
Donner espoir aux patients, incluant la phase aigüe des AVC mais aussi la récupération à long terme, en faisant passer la recherche sur les AVC aux techniques les plus modernes de la biologie.
Crédit photo : Michel Monsay
Télécharger le dossier de presse de la remise du Prix Danièle Hermann
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