L’hypertension artérielle en France : 1 Français sur 3 est hypertendu et 1 sur 2 l’ignore
L’hypertension artérielle (HTA) est définie par une pression artérielle systolique (PAS) ≥140 mmHg et/ou une pression artérielle diastolique (PAD) ≥90 mmHg 1. Elle représente le principal facteur de risque d’accident vasculaire cérébral et un facteur de risque important de mortalité cardiovasculaire.
Aujourd’hui, 30 % des Français souffrent d’hypertension artérielle, une pathologie ignorée par un patient sur deux qui ne prend pas son traitement. Ces chiffres alarmants sont issus de l’Etude Esteban (Étude de santé sur l’environnement, la biosurveillance, l’activité physique et la nutrition). L’un des objectifs de l’étude Esteban était d’estimer la prévalence de l’hypertension artérielle en France, son dépistage et sa prise en charge en 2015 et d’en étudier les évolutions depuis l’Étude nationale nutrition santé (ENNS) de 2006. Cette étude rendue publique le mardi 24 avril, met aussi en évidence la situation problématique des femmes. En effet, l’étude signale une dégradation significative de la prise en charge thérapeutique chez les femmes depuis une dizaine d’années. Celles-ci sont en proportion moins traitées que les hommes et ont vu baisser le niveau de contrôle de leur pression artérielle ce qui lors de la ménopause peut s’avérer très dangereux notamment du fait de l’envolée de certains facteurs de risque bien connus comme le diabète, l’obésité ou la sédentarité.
Cette étude très détaillée a donc permis de fournir une nouvelle estimation de la prévalence, du diagnostic et de la prise en charge de l’HTA en France sur un échantillon représentatif de la population, 10 ans après les données de l’étude ENNS. Contrairement à la diminution observée dans la plupart des autres pays, l’hypertension artérielle est restée stable en France, avec près d’un adulte sur trois hypertendu et des patientes insuffisamment contrôlées. Dans ce contexte, il est donc primordial de poursuivre les efforts de prévention en matière d’activité physique et de nutrition, principaux déterminants de l’HTA, et d’identifier les causes de la diminution de la proportion de femmes hypertendues traitées afin de pouvoir améliorer, de manière significative, la prise en charge de cette pathologie.
Un constat d’autant plus alarmant qu’en juin 2011 la haute tension artérielle sévère a été retirée de la liste des affections de longue durée. Les résultats de l’étude prouvent aujourd’hui qu’il aurait fallu renforcer davantage la vigilance médicale et la prévention notamment chez les femmes.
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