« Entre leurs mains, mon cœur » : le témoignage touchant d’une soignante devenue soignée
Agée de 53 ans, Valérie Passarella-Rubio est infirmière au Centre Hospitalier de Béziers. Un métier qui correspond à la personnalité généreuse de cette mère de famille au large sourire fan de Heavy Metal, de généalogie et de bons petits plats dont elle délecte ses proches.
Cependant, peu avant ses 50 ans, un nuage gris va s’inviter dans la douceur de son existence. Son cœur s’emballe soudainement, « j’ai l’impression que mon cœur remonte jusque dans mon cou, mon rythme cardiaque fait le yoyo » la contraignant à rejoindre les Urgences. Après un électrocardiogramme, un bilan sanguin ne révélant rien de spécifique au niveau des marqueurs cardiaques, Valérie soulagée retrouve son foyer en promettant d’appeler le 15 en cas de nouvelle crise de tachycardie. Dans les jours qui suivent cet incident, elle prend rendez-vous chez un cardiologue et prévoit de réaliser un Holter ECG sur 3 jours. Le début d’une longue série d’examens jusqu’à l’annonce du diagnostic final : « séquelle d’un infarctus ancien, artère coronaire bouchée rendant impossible la pose d’un stent en raison d’une sténose sur le tronc commun, une artère bouchée à 80% et l’autre à 60% ». Valérie n’a plus d’autre choix que de subir une chirurgie cardiaque et un double pontage pour éviter un accident cardio-vasculaire fatal. Cette annonce est une véritable déflagration. « A mon retour en chambre je téléphone à mes proches, je pleure sans discontinuer. Je suis totalement perdue, tous mes projets tombent à l’eau. Je ne mesure pas encore toute la gravité ou je ne veux pas l’accepter ».
« Entre leurs mains, mon cœur » raconte son long et courageux combat contre la maladie cardiaque. Avec des mots touchants et sans prétention, Valérie partage ses contradictions, ses cris de colère et d’incompréhension. « Pourquoi moi ? » se demande-t-elle à plusieurs reprises. Elle évoque la maladie en toute transparence, reconnaissant qu’elle aurait pu ralentir sa progression en adoptant un mode de vie plus sain. Sans tabous, elle parle de ses difficultés à garder la ligne et de son addiction à la cigarette, qui l’a accompagnée pendant trop longtemps. Elle évoque également sa peur face à une intervention chirurgicale aussi lourde : « ouverture du thorax, arrêt du cœur et circulation extracorporelle ». Son cœur sera littéralement entre les mains de son chirurgien. Et, en filigrane cette question obsédante qui persiste : mon cœur va-t-il repartir ?
Bien qu’elle soit soignante et familiarisée au jargon médical, Valérie nous démontre qu’elle demeure une patiente comme les autres confrontée aux mêmes doutes face à la maladie et à la peur de la mort. Une anxiété qu’elle parviendra à dominer grâce au professionnalisme du corps médical et au soutien de ses proches. Mais, c’est aussi son amour inconditionnel de la vie qui accompagnera Valérie tout au long de son processus de rétablissement. Elle complètera ce rétablissement par un séjour en rééducation cardiaque, où elle apprendra à retrouver son souffle, à accepter les changements de son corps devenu plus lent et douloureux, et à exprimer ses émotions en consultant un psychologue. Après tout, ne dit-on pas que chaque cœur a son histoire unique à raconter ?
C’est avec une phrase teintée d’optimisme que Valérie choisit de conclure son témoignage : « l’espoir renaît ».
Un grand merci à Valérie pour ce témoignage qui illustre avec simplicité la valeur précieuse de notre cœur.
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