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Michel Azizi

Un parcours d'innovation au service de la lutte contre l’hypertension artérielle

Médecin-Cardiologue, Chef du service d’hypertension artérielle de l’hôpital Européen Georges Pompidou, Directeur et Coordonnateur scientifique du centre d’investigation clinique INSERM-APHP (CIC1418), Professeur de médecine vasculaire à l’Université Paris Cité et enseignant à la faculté de médecine de l’Université, Michel Azizi est le lauréat 2024 du Prix Danièle Hermann qui récompense l’ensemble de ses nombreuses recherches et découvertes dans le domaine de l’hypertension artérielle. Une attention particulière a été portée par le conseil scientifique de la Fondation à ses travaux récents sur la dénervation rénale par ultrasons.

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Qui est Michel Azizi ?

Michel Azizi, cardiologue et chercheur de renom, a consacré sa carrière à la recherche sur l’hypertension artérielle. Dès ses débuts, il s’est distingué par son engagement scientifique, se spécialisant dans l’étude du système rénine-angiotensine-aldostérone. Au milieu des années 80, il rejoint des pionniers tels que les Professeurs Joël Ménard et Jean-Baptiste Michel qui lui ont donné le goût de la recherche scientifique qu’elle soit fondamentale ou clinique.

Grâce à sa vision novatrice et à sa détermination, Michel Azizi est devenu l’un des experts reconnus dans le domaine de l’hypertension artérielle, menant des travaux importants qui ont participé à améliorer la prise en charge des patients hypertendus.

Un parcours marqué par la recherche translationnelle et la découverte pour les patients

 Les cinq années passées aux côtés du Professeur Pierre Corvol, chef du service d’hypertension artérielle à l’hôpital Broussais et élu à la chaire de Médecine Expérimentale au Collège de France, ont permis à Michel Azizi de renforcer son expertise, et c’est durant cette période qu’il a commencé à poser les jalons de ses futures découvertes. Il a notamment mis en évidence un biomarqueur clé dans le suivi des patients hypertendus, le tétrapeptide N-acétyl seryl-aspartyl-lisyl-proline, à la suite des travaux expérimentaux réalisés par l’équipe du Professeur Pierre Corvol à l’INSERM. Cette avancée a permis aux cliniciens de mieux évaluer l’adhérence au traitement par les inhibiteurs de l’enzyme de conversion de l’angiotensine I et de personnaliser les soins, un progrès majeur dans la gestion de l’hypertension artérielle.

Révolutionner les traitements de l’hypertension artérielle

Michel Azizi ne se contente pas de faire de la recherche translationnelle. Il cherche à appliquer ses découvertes directement à la pratique clinique, en développant des solutions innovantes. Parmi ses travaux pionniers, on retrouve l’introduction de l’automesure tensionnelle télétransmise, utilisée comme outil standard dans la prise en charge des patients atteints de carcinome rénal à cellules claires sous traitement antiangiogénique. Cette approche recommandée par les sociétés savantes nationales et internationales permet un suivi plus précis et une meilleure gestion de l’hypertension artérielle induite par les médicaments.

Il est également à l’initiative de l’étude de la dénervation rénale endovasculaire par ultrasons, une méthode non pharmacologique récemment validée par la FDA et la HAS. Cette technique représente une alternative de traitement pour les patients souffrant d’hypertension artérielle résistante, offrant la possibilité d’améliorer leur qualité de vie tout en réduisant leur dépendance aux médicaments. Michel Azizi considère cette découverte comme un moment clé de son parcours : « Quand les résultats d’une étude révèlent des perspectives inattendues, c’est un moment d’exaltation. La dénervation rénale en est un exemple », confie-t-il.

Un prix pour sensibiliser et mobiliser

Le Prix Danièle Hermann 2024 représente pour Michel Azizi bien plus qu’une reconnaissance personnelle. « Ce prix est un levier pour attirer l’attention sur l’importance de l’hypertension artérielle, un problème de santé publique trop souvent ignoré ». Pour lui, cette distinction constitue une opportunité de mettre en lumière les enjeux liés à l’hypertension artérielle et d’inciter à une prise en charge plus efficace de cette maladie chronique. Ce prix est aussi un moyen d’engager des discussions sur les solutions innovantes qui pourraient transformer les soins et améliorer la vie des millions de personnes affectées par cette maladie.

Vers une prise en charge plus personnalisée et connectée des patients

L’un des objectifs de Michel Azizi pour l’avenir est de personnaliser davantage la prise en charge des patients hypertendus. Il prône une approche collective, impliquant non seulement les professionnels de santé dans leur ensemble, mais aussi les patients eux-mêmes. « La prise en charge de l’hypertension artérielle nécessite l’implication de tous les acteurs de santé, et surtout une éducation renforcée des patients », explique-t-il. Dans ce cadre, il mise sur les technologies connectées pour faciliter le suivi des patients en temps réel. « Ces technologies vont permettre aux patients de s’impliquer davantage dans la gestion de leur propre santé, tout en offrant une détection précoce des anomalies », ajoute-t-il.

L’intelligence artificielle (IA) joue également un rôle crucial dans sa vision de l’avenir des soins. L’IA permettra d’analyser les données collectées par les dispositifs connectés, d’anticiper les risques et de guider les décisions cliniques des patients et des médecins, rendant leur prise en charge plus proactive et prédictive.

Une recherche toujours en évolution : vers de nouvelles thérapies et traitements

Michel Azizi poursuit son exploration de nouvelles alternatives thérapeutiques pour l’hypertension artérielle. Il s’intéresse particulièrement aux thérapies non pharmacologiques, comme la dénervation rénale, mais aussi aux thérapies novatrices comme les traitements basés sur les petits ARN interférents administrés par voie sous-cutanée, actuellement en développement. Ces derniers qui visent à agir sur l’angiotensinogène hépatique en inhibant de façon très ciblée le système rénine angiotensine pourraient transformer le traitement de l’hypertension artérielle. « En effet, une injection sous cutanée trimestrielle voire biannuelle de cette molécule pourrait changer totalement le paradigme de la prise en charge des patients hypertendus et favoriser l’observance médicamenteuse ».

Un esprit de collaboration et d’innovation

Pour Michel Azizi, la recherche est un travail d’équipe. « La collaboration entre scientifiques, cliniciens et patients est essentielle pour faire avancer la médecine », affirme-t-il. Il souligne également l’importance de la persévérance : « Les échecs font partie du parcours. Ce qui compte, c’est d’en tirer des leçons, de ne pas perdre sa curiosité et surtout de ne jamais baisser les bras ». C’est ce qu’il transmet aux jeunes chercheurs qui aspirent à suivre ses pas. «Apprenez les bases scientifiques, mais soyez ouverts aux nouvelles technologies, comme l’intelligence artificielle, qui révolutionne la recherche scientifique », leur conseille-t-il. Pour lui, la clé du succès réside dans la capacité à s’adapter aux changements et à ne jamais renoncer. « L’important, c’est de continuer à avancer », conclut-il, fidèle à sa propre philosophie de persévérance qui guide son travail quotidien.

Un engagement sans relâche pour la santé humaine

Le professeur Michel Azizi allie expertise scientifique et humanité. Inspiré par l’engagement de son père pédiatre, le professeur Massoude Azizi, auprès des enfants malades à Téhéran en Iran, et par des figures emblématiques des droits humains comme Gandhi et Martin Luther King, il se consacre à améliorer la vie des patients souffrant d’hypertension artérielle. Pour lui, le bonheur est « une récompense qui vient à ceux qui ne l’ont pas cherché », comme l’écrivait le philosophe Alain dont il apprécie la sagesse. Quant à sa devise qu’il emprunte volontiers à Léon Trotsky, « La persévérance, c’est ce qui rend l’impossible possible, le possible probable et le probable réalisé », elle résume parfaitement son approche : un engagement constant, un refus d’abandonner, même face à l’adversité. Un état d’esprit qui, dans un monde incertain et face à un système de santé en grande difficulté, demeure une source d’inspiration pour les chercheurs et pour ceux qui se battent, chaque jour, pour la santé humaine.

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