Prévention
Addictions et maladies cardio-vasculaires : une liaison très dangereuse
« L’addiction est une passion qui entrave ta liberté. » Teopatmisticdrum
Si le tabac est aujourd’hui bien identifié par la population comme étant un facteur de risque majeur des maladies cardio-vasculaires, beaucoup ignorent encore combien une consommation excessive d’alcool ou de drogues récréatives peut nuire à la bonne santé de leur cœur. Nous pensons ici notamment aux jeunes qui par insouciance ou absence d’informations ignorent les dommages que ces excès répétés occasionnent sur leur cœur.
En cause : une consommation accrue et régulière de drogues récréatives, de tabac et d’alcool, qui contribue à une augmentation des cas de maladies cardiovasculaires athérosclérotiques chez les moins de 45 ans.
Dans une récente étude publiée dans la revue Heart, les chercheurs ont en effet démontré que les patients souffrant de maladies cardiaques prématurées étaient plus susceptibles :
- De fumer (63 % contre 41 %).
- De boire (32 % contre 15 %).
- De consommer de la cocaïne (13 % contre 2,5 %), des amphétamines (3 % contre 0,5 %) et du cannabis (12,5 % contre 3 %).
Par ailleurs plus le nombre de substances consommées à des fins récréatives est élevé, plus le risque de maladie cardiaque prématurée est important.
Concernant l’alcool, même si une consommation modérée d’un vin rouge de qualité peut avoir dans certains cas un effet protecteur contre les maladies cardiaques et les infarctus cérébraux, n’oublions pas qu’il est également à l’origine de nombreux incidents cardio-vasculaires dès lors qu’il est consommé en excès et régulièrement.
Consommé sans mesure et à long terme (au moins cinq ans) l’alcool peut ainsi :
- Augmenter la pression artérielle.
- Augmenter le risque de maladies cardiovasculaires graves, telles des AVC ischémiques ou hémorragiques.
De même, chez les buveurs excessifs de longue date, on observe un risque accru de myocardiopathie ayant pour conséquence d’affaiblir la capacité du muscle cardiaque à faire circuler le sang. En cas de fibrillation atriale, il semblerait qu’il soit préférable de cesser toute consommation d’alcool.
A noter : des études récentes ont démontré que les patients atteints d’hypertension qui réduisent leur consommation d’alcool voient leur tension artérielle diminuer.
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Alcool chiffres clés en France
L’alcool constitue l’une des principales causes de mortalité évitable
41 000 décès par an
30 000 chez les hommes et 11 000 chez les femmes
16 000 décès par cancer et 9 900 décès par maladie cardiovasculaire par an
- 23,6% des personnes de 18-75 ans dépassaient les repères de consommation en 2017
- 87 % des 18-75 ans déclarent consommer de l’alcool au moins une fois par an
- La consommation hebdomadaire d’alcool des 18-30 s’élève à 32,5 % en France métropolitaine.
- Parmi les 65-75 ans, 26% déclarent avoir une consommation quotidienne d’alcool
- 58 % du total de l’alcool est consommé par 10 % des 18-75 ans
Recommandations de Santé Publique France concernant la consommation d’alcool
- Ne pas consommer plus de 10 verres standard (un verre standard de vin de 10 cl ou un demi de bière de 25 cl) par semaine et pas plus de 2 verres standard par jour
- Avoir des jours dans la semaine sans consommation (au minimum 2)
Et pour chaque occasion de consommation, il est recommandé de :
- Réduire la quantité totale d’alcool que vous buvez
- Boire lentement, en mangeant et en alternant avec de l’eau
- Eviter les lieux et les activités à risque
Alcool et surpoids
Les boissons alcoolisées contiennent des calories, mais peu ou pas de nutriments essentiels. Le métabolisme de l’alcool génère 7 calories par gramme. C’est presque autant que les matières grasses (9 kcal) et plus que le sucre : 1 gramme de sucre contenant 4 kcal.
L’alcool favorise donc le surpoids, facteur de risque des maladies cardio-vasculaires, et stocke les graisses notamment au niveau de l’abdomen.
Les gros buveurs se nourrissant souvent mal courent également un risque de malnutrition même si celle-ci peut être à corrélée une prise de poids en raison des aliments de mauvaises qualité type Junk Food ingérés.
Alcool chez les femmes
Tout comme l’infarctus du myocarde, l’alcoolisme n’est pas qu’une maladie d’homme.
De plus en plus de femmes sont concernées par l’alcoolisme. Celles-ci seraient au moins 500 000 en France à souffrir d’alcoolisme. Elles représentent environ 30 à 40% des patients suivis dans les services d’addictologie. Et tout comme pour les maladies cardio-vasculaires les femmes sont prises en charge trop tardivement parce que leur dépendance à l’alcool est moins bien dépistée par les professionnels de santé.
La pharmacocinétique de l’éthanol est différente chez l’homme et chez la femme, celle-ci ayant une masse grasse plus importante, ce qui entraîne chez la femme une alcoolémie plus élevée pour une même quantité ingérée.
La consommation régulière d’alcool chez la femme élève :
- La pression artérielle
- Augmente le risque d’hypertension.
A noter : le risque est accru pour une consommation supérieure à 30 g d’alcool par jour.
Elle favorise également :
- Les risques d’accidents vasculaires cérébraux (AVC hémorragique).
- De fibrillation atriale (augmentation du risque de survenue à partir de 10g d’alcool par jour chez les hommes et 30g d’alcool par jour chez les femmes).
Se sortir de l’alcool ou de ses addictions, c’est possible !
En parler c’est déjà se libérer !
Se confier à un proche, évoquer ses difficultés avec l’alcool ou les drogues à son médecin traitant c’est sortir du déni et c’est déjà un premier pas vers la guérison.
Si votre médecin traitant estime que votre consommation est problématique il vous conseillera une prise en charge dans un service d’addictologie au sein d’un Centre de Soins, d’Accompagnement de Prévention en Addictologie (CSAPA). Il en existe de nombreux dans toutes les villes.
Vous pourrez ainsi évoquer vos problèmes d’addiction auprès d’un médecin-addictologue, d’un médecin- psychiatre et d’infirmières spécialisées. Au sein de ces centres spécialisés de nombreuses thérapies comportementales sont également proposées aux patients, ainsi que des groupes de parole ou des ateliers de méditation pour combattre le stress et le risque de rechutes.
Les associations d’anciens buveurs : une aide précieuse
Parce que la prise en charge médicale peut parfois s’avérer insuffisante, de nombreuses associations créées par d’anciens buveurs vous permettront d’échanger sur votre maladie, de ne plus en avoir honte et surtout de vous reconnaitre. Ce processus d’identification est au cœur du rétablissement.
Parmi les plus célèbres :
- Les alcooliques Anonymes (joignables au 09 69 39 40 20 ou sur leur site internet https://www.alcooliques-anonymes.fr/)
- Vie libre (https://www.vielibre.org/nous-contacter/)
Numéros utiles
Alcool info service : 0 980 980 930
Drogues info service : 0 800 23 13 13
Ecoute cannabis : 0 980 980 940
Tabac info service : 39 89
Fil santé jeunes : 0800 235 236 ou le 01 44 93 30 74
Sites internet utiles
Evaluer votre consommation d’alcool & de drogue
https://www.alcoometre.fr/
https://www.drogues-info-service.fr/Actualites/Cannabis-deux-tests-pour-evaluer-sa-consommation
Informations générales
https://www.ameli.fr/assure/sante/themes/alcool-sante/definition-reperes-consommation
Dry January
Connaissez-vous cette initiative ?
Relever #LeDéfiDeJanvier c’est ne pas boire d’alcool pendant un mois et rejoindre une communauté de plusieurs millions de personnes qui vont ensemble changer leur rapport à l’alcool.
https://dryjanuary.fr
Pour conclure, si consommer une petite quantité d’alcool pour certaines occasions n’est pas préjudiciable pour la santé de votre cœur, c’est néanmoins à la modération que nous vous invitons. Une modération que nous vous recommandons dans tous les domaines de votre vie et notamment en ce qui concerne l’alimentation, autre clé de voûte de votre hygiène cardio-vasculaire.