Jean-Loup Dabadie : l’immortel poète
Le célèbre parolier, homme de lettres, dialoguiste et scénariste qui fut élu à l’Académie française en avril 2008 honora la langue française avec une désinvolture teintée de désenchantement.
Génial touche à tout, parolier de Julien Clerc, de Michel Polnareff ou encore de Serge Reggiani, Jean-Loup Dabadie sut à l’aide d’une palette de mots velours anoblir leurs partitions. Une délicatesse dénuée d’arrogance, une délicatesse précisément française. Cet habile faiseur de phrases à l’allure de dandy travailla également pour le cinéma et notamment aux côtés de Claude Sautet dont il fut le fidèle scénariste. Il sut tout au long de leur collaboration composer sa propre musique littéraire. Une petite musique entêtante qui se fit symphonie lorsqu’elle fut dite par des comédiens comme Romy Schneider ou le regretté Michel Piccoli dont nous saluons la mémoire. Comment oublier les paroles de la chanson d’Hélène dans le long-métrage Les choses de la vie ?
« Ce soir nous sommes septembre
Et j’ai fermé ma chambre
Le soleil n’y entrera plus
Tu ne m’aimes plus
Là-haut un oiseau passe
Comme une dédicace
Dans le ciel… »
En quelques phrases pudiques, Jean-Loup Dabadie nous éclaire sur la fragilité du sentiment amoureux.
En s’éteignant, Jean-Loup Dabadie nous laisse orphelins. Orphelins d’une certaine idée de la France. Celle des brasseries chaleureuses filmées par Claude Sautet. Celle du sourire lumineux de Romy Schneider, des villas rieuses de l’Ile de Ré, des femmes libres et sensuelles chantées par Julien Clerc ou encore des envolées de Michel Polnareff. Une France qui cultivait avec élégance et panache le sens de la légèreté.
Adieu poète.
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