Cardiologie : la marche du progrès
En trente années la pratique de la cardiologie n’a cessé de se renouveler et d’accomplir des pas de géant afin que régresse la mortalité cardio-vasculaire. Des avancées que viennent confirmer les chiffres puisque la mortalité a reculé de 56% depuis 1980 même si un million de personnes en France souffrent d’insuffisance cardiaque et qu’on dénombre chaque année 100 000 infarctus du myocarde. Toutefois en dépit du nombre toujours trop élevé de patients affectés par ces pathologies, les progrès en termes de prévention, de traitements, mais aussi de chirurgie cardiaque sont tout autant à souligner. En effet alors que 30% des patients décédaient dans les années 80 des suites d’un infarctus, ce chiffre est aujourd’hui passé à 5%. Une décroissance remarquable auxquelles ont contribué les grandes campagnes de prévention contre la sédentarité, le tabac ou la mauvaise hygiène alimentaire, mais aussi la rapidité des secours (notamment grâce au 15) ou encore l’organisation des soins avec l’émergence d’unités hospitalières de pointe.
Infatigable chirurgien du cœur et membre du conseil scientifique du Programme de recherche « Danièle Hermann – Cœurs de femmes », le Professeur Jean-Noël Fabiani, Chef du Service de chirurgie cardio-vasculaire de l’hôpital Georges Pompidou, a récemment commenté les avancées fulgurantes de la recherche en cardiologie. Il est revenu sur l’efficacité des traitements notamment celle des statines, des bêtabloquants ou des antihypertenseurs, mais aussi sur les innovations de la chirurgie en évoquant la révolution que fut l’apparition du Stent qui en maintenant ouvert le coronaire permit de revasculariser l’artère obstruée par l’infarctus. Parmi les autres grandes révolutions de la chirurgie cardiaque, l’amélioration des prothèses valvulaires qu’on peut aujourd’hui passer à travers l’artère fémorale sans ouvrir le thorax. Sans oublier la prouesse du cœur artificiel CARMAT, que l’on doit au Professeur Alain Carpentier et à son équipe de l’hôpital Georges Pompidou. Même si les résultats du cœur artificiel ne sont pas encore ceux attendus, il est évident qu’à terme ce cœur artificiel sera la plus grande découverte en cardiologie de notre siècle.
Professeur Jean-Noël Fabiani
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