L’agroalimentaire et le sel : un fléau pour notre coeur
Une étude de l’Agence nationale de la sécurité sanitaire démontre une diminution insuffisante de la teneur en sel de certains produits. En effet L’Agence constate que les Français consomment largement plus de sel que ce que recommande le Programme national nutrition santé (PNNS), lancé par le gouvernement en 2011 soit 8 grammes de sel par jour pour les hommes et 6,5 grammes pour les femmes et les enfants. Sans parler des préconisations de l’Organisation Mondiale de la santé, qui logent tout le monde à la même enseigne : 5 grammes par jour.
Mais en dépit de ces injonctions de santé publique les industriels de l’agroalimentaire continuent à avoir la main lourde sur la salière et ce pour des raisons économiques dont les enjeux sont énormes. En effet il est reconnu que le sel augmente artificiellement le poids de certains produits et en conséquence leur prix de vente au kilo. Par ailleurs, c’est un exhausteur de goût bon marché qui masque la fadeur d’un bon nombre d’aliments industriels, mais aussi un exhausteur de couleur car pour qu’une tranche de jambon soit rose, il faut qu’il contienne du sel « nitrité » sinon le jambon aurait la couleur grisâtre de rôti de porc. Le sel permet également d’éviter que les légumes ne noircissent. De même pour les industriels, une diminution de l’apport quotidien en sel de 11 à 6 grammes se traduirait par une réduction de la prise de boissons de 330 ml par jour et par personne (l’équivalent d’une cannette) ce qui pourrait avoir un impact considérable sur le marché de l’eau en bouteille.
Pourtant, si on diminuait de moitié les quantités de sel incorporé dans la nourriture industrielle, on diminuerait de moitié le nombre d’hypertendus. Selon l’étude « Intersalt » sur 7 millions de français hypertendus, 3,5 millions retrouveraient une pression artérielle normale sans l’aide d’aucun médicament. A ce jour sauf pour les recettes qui concernent les nourrissons, rien n’oblige vraiment les industriels à changer leurs habitudes avec le sel même si quelques-uns d’entre eux ont signé une charte via laquelle ils s’engagent à baisser la teneur en sel de leurs produits.
Des bonnes résolutions qui restent encore insuffisantes en dépit des effets délétères irréfutables du sel sur le coeur.
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